LES ANCIENS DU 15.1

 

 

RANCOURT- VERDUN


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 L’action des chars d’assaut le 16 avril 1917

 

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v01/062010 i

 

La 69° Division d’Infanterie (Général Monroe) du 32 C.A. (Général Passaga) durant tout l’hiver 16/17, avait occupé et aménagé une tête de pont au Nord de l’Aisne entre La Miette et Berry-au-Bac.

Le 16 avril 1917, ce front avait été partagé pour l’attaque entre la 69° D.I. à l’Ouest et la 42° D.I. à l’Est. La 69° D.I. comprenait, en plus du 151° R.I. dont je commandais la 10° Cie. les 162° et 267°R.I.

 

Dans un premier bond, le 151° devait s’emparer de la Ferme du Choléra, progresser ensuite, sa gauche appuyée à La Miette.

A H+4h45 il devait attaquer la tranchée du Ruisseau et le Bois des Béliers avec l’aide d’un groupement de chars d’assaut. Le 162° et le 267° étaient à notre droite.

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Avril 1917 –

vers 16h00 la 10° Cie progresse  Au Nord du Bois des Béliers (un obus fuse au dessus

Cette participation de chars au combat le 16 avril avait été tenu rigoureusement secrète. Les officiers du 151° n’en furent avisés que quelques jours avant l’attaque au cours d’un exposé du Général Monroe. A l’échelon compagnie, aucun des ordres écrits reçus n’en faisait mention.

Pour éviter autant que possible le tir de barrage de l’artillerie allemande les 3 régiments de la division devaient s’élancer en masse sur la première ligne ensemble et prendre au-delà seulement les échelonnements en profondeur. (1).

A l’heure H.6 heures, le régiment, serrant sur son bataillon de tête, se précipitait en un seul bloc sur la Ferme du Cholera qui fut enlevée sans difficulté, les défenses accessoires ayant été très bien détruites par notre artillerie ;

Notre bataillon, le III° était en réserve du Régiment et devait stationner une demi-heure sur la position du Choléra pour permettre l’échelonnement envisagée.

En réalité, par suite de l’arrête de la progression de notre II° bataillon et du 162° plaqués au sol par un puissant nid de mitrailleuses retranché vers le camp César, le stationnement de notre bataillon se prolongea bien au delà demi-heure prévue.

C’est de l’excellent observatoire constitué par le Choléra que j’ai assisté à l’entrée en scène des chars du Commandant BOSSUT.( Promotion OAEA-OAES de Saumur de 1987)

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Je le vois encore progressant dans l’étroit couloir entre La Miette et la ferme sous nos vivats enthousiastes…Puis je les ai vus se déployer dans le secteur du Régiment…et je les verrai toujours, spectacle hallucinant…poursuivis par l’artillerie ennemie, s’enflammant les uns après les autres…les équipages sortant en flammes de leurs chars et, torches vivantes, courant dans la plaine…

Leur vaillant chef, le Commandant Bossut, n’a pas échappé au sort de tant de ses compagnons d’arme.(2)

 

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Char incendié du Chef d’escadron BOSSUT,

au Nord de la Ferme du Choléra, le long de la Miette.

On pourrait croire à priori à l’inutilité de ce tragique baptême du feu du groupement Bossut. Eh bien non; cet héroïque sacrifice ne fut pas vain. Tout au contraire il eut, il eut, dans l’immédiat, des résultats certains, indiscutables tactiques et moraux.

C’est grâce à l’appui des chars que les unités des 151° et 162° R.I. ont pu enlever sans pertes sérieuses, la tranchée du Ruisseau, celle du Forum, le bois des Béliers et la ferme Mauchamp, abandonnés par leurs défenseurs à l’approche des chars.

      Peu après la prise du Choléra, le brancardier Henon du II° bataillon du 151° allant d’abri en abri pour y rechercher les blessés, fut accueilli dans l’un deux par un officier allemand qui le fit prisonnier. Cet officier était à la tête d’une compagnie prête à nous contre-attaquer par derrière. Parlant un français correct, il demanda à Henon s’il était exact que nous possédions des chars. Ce dernier répondit affirmativement et invita l’officier à sortir de l’abri pour les entendre arriver.

L’officier s’exécuta et, entendant effectivement le bruit des moteurs, fit mettre bas les armes à sa compagnie et se constitua prisonnier. Pour cette prise inattendue, le brancardier Henon reçut la Médaille Militaire.

Malgré les tirs bien réglés et concentrés de l’artillerie ennemie, plusieurs chars parvinrent à s’avancer loin dans la zone allemande. De mon P.C. en fin d’attaque, au bord de La Miette et à hauteur du bois des Béliers.

J’ai pu en photographier deux abandonnés parce qu’incendiés, entre le bois Claquedents et Juvincourt, c’est à dire à 5 kilomètres au nord du Choléra. Cette audacieuse avance avait jeté le désarroi parmi les réserves allemandes et atteint sérieusement leur esprit combatif. Ainsi, vers 19 heures, alors que nous nous organisons en avant du bois des Béliers, nous vîmes une contre-attaque, forte d’une compagnie, déboucher de la crête entre Juvincourt et le bois Claquedents et s’avancer vers nous : avant même que nous ayant notre tir d’infanterie, trois obus de notre canon de 37, bien placés, il est vrai, suffirent à faire rebrousser chemin. Elle disparut rapidement de la crête.

16 avril 1917 Deux chars incendiés entre Juvincourt et le bois Claquedents

Photo prise depuis le PC de la 10° Cie au bord de la Miette, nord du Bois des Béliers

 

Enfin une anecdote qui ne manque pas de pittoresque: le 16 avril vers minuit, à la fin d’un gros orage, le lieutenant De La Ferrière, qui commandait la 7° compagnie à ma droite, circulant en 1° ligne, aperçut deux ombres venant vers lui et presque aussitôt se trouva en présence d’un lieutenant allemand suivi de son ordonnance, portant une valise. Interrogé sur le champ, l’officier dit que, venant de permission et ayant débarqué dans la soirée à la lisière nord du bois du Prouvais, il ‘était mis en route à pied pour rejoindre son unité d’infanterie, et qu’il n’avait jusqu’ici rencontré personne.

Cette déclaration était fort intéressante. Notre situation pouvait être ainsi précisée : nous étions retranchés à plus de trois kilomètres au nord de Choléra. A droite le 161° état à notre hauteur et notre ligne s’appuyait à l’Aisne. A gauche, le 5° C.A. après avoir pris Juvincourt en avait été délogé et avait été ramené sur sa position de départ.

Devant nous une faible réaction ennemie d’artillerie, et sur une profondeur de 3 kilomètres, pas d’infanterie. Derrière nous, l’Armée Micheler est là pour exploiter le succès…, malheureusement elle n’eut pas à intervenir, vu les médiocres résultats obtenus sur le reste du front.

Lt Jean ARTHAUD de la FERRIERE

Hiver 1616/1917 – PC de la 10° Cie

Tué le 06/06/1918 à Gornay sur Aronde -60

 

Photo d’époque - Commentaires (au dos) - Autobus parisien en panne depuis 1914.

"En ce qui nous concerne nous sommes demeurés 21 jours sur la ligne atteinte le 16 au soir sans subir de contre-attaque, sans autre réaction allemande que celle de son artillerie et j’affirme que l’action des chars, ce jour là, fut nettement profitable. Le modeste témoin que je suis regrette, seulement qu’elle n’ait pas été mieux exploitée". Colonel BOURGOIN (E.R.) Ex. Capitaine au 151° R.I

 

Septembre 1918 – Ste Geneviève près de Soissons .

Capitaine Adjt/major BOURGOIN -

 Chef Bat. CAISEZ encadrant le fanion du 1° bat.qui vient d’être décoré de la Croix de Guerre avec palme

pour le passage de l’Aisne le 28/08/1918

 

L’Aisne et la Cote 108

 

 

      

(1)Pour assure une bonne liaison le long de La Miette entre le 5° et le 32° C.A. un détachement mixte avait été constitué sous les ordres du Capitaine Antoine du 151° R.I. Le 32°R.I. fournissait une compagnie de voltigeurs et 1 C.M. et le 151° R.I un effectif semblable.

(2) La tombe du Commandant Bossut est au cimetière de Roubaix dans le caveau familial avec ses parents, son frère Jacques, le général, et un fils de son frère Achille et sa femme.

Merci à :  Claude Aïcardi gestionnaire du site dédié aux cavaliers: www.cavaliers.blindes.free , qui nous a autorisés, si nécessaire, à utiliser les informations du site, messieurs Deloche et Michel Souquet spécialistes de l’arme blindée de cavalerie qui nous ont transmis des précisions sur ces combats et transmis les liens relatifs à leurs discussions sur le forum www. 14/18 mes discussion.net

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